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Histoire du Val d’Hérens

Nos connaissances de l’histoire du Val d’Hérens sont et resteront probablement longtemps encore très lacunaires. Quelques témoins émergent cependant de l’obscurité qui entoure encore les origines.

Les pierres à cupules découvertes un peu partout dans la vallée, dans les environs de Vex (au Villard, aux Zacheiles, au Patier) tout comme sur l’alpage de Cotter, au-dessus d’Evolène, attestent à leur manière une présence humaine probablement antérieure à l’ère chrétienne. Plus aisément datables,  les trouvailles d’un poignard de l’âge du Bronze à Vex, de bracelets du second âge du Fer (La Tène) aux Haudères, à Vernamiège et à Hérémence, ainsi que de l’époque romaine (également à Hérémence) permettent d’imaginer à ces époques successives un processus de peuplement déjà bien amorcé dans l’ensemble de la vallée.

Quant au haut moyen âge, certains auteurs ont voulu voir dans les vallées d’Hérémence et d’Hérens une dépendance du domaine (curtis) de Bramois, donné à l’abbaye de St-Maurice en 515 par Sigismond, roi des Burgondes. Rien ne permet de juger de l’étendue réelle de ce domaine et par conséquent de s’assurer de la réalité de ce rattachement. Quoi qu’il en soit, le lieu de culte que les fouilles archéologiques ont constaté à Bramois au 6ème-7ème siècle, est bien trop petit pour être le centre ecclésial de toute une vallée.

Les résultats des fouilles archéologiques qui ont été menées dans plusieurs églises du Valais central, combinés avec ce que nous apprennent les vocables d’églises, permettent d’entrevoir la progression du peuplement dans la vallée. A l’époque carolingienne, on connaît une chapelle à Bramois et une à Nax. Vers l’an mil, Bramois possède une église dotée d’un clocher.

Au 11ème siècle, le peuplement est assez avancé pour qu’on connaisse de façon certaine une église paroissiale à Vex, une à Nax, et très probablement une à Hérémence aussi. Les vocables invoqués n’interdisent pas d’en supposer à la même époque une à Mase (Sainte Marie-Madeleine) et une à Hérens (Saint-Martin).

A la fin du 12ème siècle, le réseau primitif des paroisses est pratiquement en place. Dans la première moitié du 14ème siècle, Hérémence sera uni à Vex avant d’obtenir d’en être à nouveau séparé en 1438. Quant à Evolène, il se séparera en 1445 de sa paroisse-mère de Saint-Martin. Enfin, en 1910, Vernamiège, qui possédait sa propre chapelle depuis le XVème siècle, obtient d’être séparé de son église-mère de Nax.

Au plan temporel, mis à part Vex qui, depuis le 11ème siècle au plus tard, relève du chapitre de Sion, les vallées d’Hérens et d’Hérémence sont le théâtre de rivalités et d’affrontements entre les vassaux de l’évêque de Sion et ceux des comtes de Savoie. En 1260, lors d’un traité entre l’évêque et le comte de Savoie, tendant à déterminer leurs zones d’influence respectives, le comte Pierre II renonce à ses possessions en amont de la Morge et en échange, l’évêque renonce aux siennes dans le Bas-Valais. Les vallées d’Hérens et d’Hérémence passèrent ainsi sous la domination de l’évêque. Mais celui-ci, estimant que cet accord favorisait trop la maison de Savoie obtint son annulation huit ans plus tard.

En 1268, Hérémence, mais non le Val d’Hérens proprement dit, repassa donc sous la domination savoyarde jusqu’en 1476. De 1476 à la fin de l’Ancien Régime, Hérémence sera, comme le reste du Valais savoyard, considéré comme un territoire sujet de la République des Sept Dizains. Au plan militaire, Hérémence est incorporé au dizain de Sion, malgré les demandes réitérées de Nendaz et de Conthey visant à ce qu’il soit rattaché à leur bannière, sans doute pour diminuer leur part respective à la mise sur pied et à l’entretien de cette troupe.

A part l’évêque, le chapitre et certaines familles aristocratiques possédaient des droits variés et des propriétés un peu partout dans la vallée. Ainsi Vex appartint au chapitre jusqu’à la Révolution française. L’évêque ou le chapitre faisaient administrer leurs possessions par un officier, vidomne, major ou métral, chargé de prélever les redevances, de contrôler les poids et mesures, d’exercer la justice, de présider les assemblées locales.

Au cours du 13ème siècle, le mouvement communal répandu dans toute l’Europe pénétra aussi dans notre vallée. Comme partout ailleurs, les habitants prirent en main l’organisation de la vie communautaire et obtinrent diverses libertés de leurs seigneurs. On voit ainsi apparaître les premiers « consortages » dirigés par des procureurs qui organisent l’exploitation des eaux, la gestion des forêts et des pâturages communs etc. Ainsi naquirent, petit à petit, nos communes.

La Révolution de 1798 supprima les titres et les droits seigneuriaux du chapitre et des propriétaires de fiefs. C’est la fin de l’Ancien-Régime féodal, donc l’affranchissement du Bas-Valais, et par conséquent d’Hérémence. Désormais les communes sont totalement libres et peuvent choisir leurs autorités.

De 1798 à 1810, Hérens devint le dizain d’Hérémence avec ce village comme chef-lieu.

De 1810 à 1815, le Valais est rattaché à l’Empire de Napoléon (Département du Simplon) et le dizain Hérens devient « canton d’Hérémence ». A partir de 1815, il se mue en dizain puis district d’Hérens avec Vex comme chef-lieu.

Les rapports entre bourgeoisie et commune politique ont évolué au cours du 19ème siècle. En effet, le développement du commerce et de l’industrie provoqua des déplacements de population. Le nombre d’habitants non ressortissants de la commune augmentait ; ainsi,  la commune bourgeoise cessait peu à peu de s’identifier avec l’ensemble de la population. La constitution fédérale de 1848 remplaça donc le principe de la commune d’origine par celui de la commune d’habitants (domiciliés depuis deux ans ). La révision de 1874 conféra à tous les Suisses l’exercice de leurs droits politiques, même en matière communale, à condition d’être domicilié depuis trois mois dans la commune. Depuis lors, la commune politique l’emporta sur la bourgeoisie.

Résumé succinct établi par Joseph Mayoraz dans le cadre de la journée du patrimoine de 2000 et  complété par Antoine Lugon
 

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