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Les baies de porte et de fenêtre

Le percement des portes et des fenêtres impose une technique spéciale. Comme les poutres ne font plus toute la longueur de la paroi, il faut donc les ajuster aux montants de la porte. Cet assemblage ne peut être rigide parce que les pièces couchées doivent pouvoir se tasser. Il existe deux techniques pour résoudre ce problème : le montant de la porte a, du côté paroi, une arête sur toute la longueur ; les madriers horizontaux ont une rainure verticale du côté porte, qui accueille cette arête du montant. La pièce, en séchant, peut se tasser, elle glisse le long de l'arête, mais elle ne peut s'écarter du montant. Ou bien la rainure est pratiquée dans le côté paroi du montant, tandis que les madriers y entrent par un tenon taillé dans leur extrémité ; au cours du tassement les têtes des pièces horizontales descendent le long de la rainure du montant. 

Pour les seuils, les rebords de fenêtre et les linteaux de porte, on choisit des poutres qui vont d'un angle du bâtiment à l'autre, assurant ainsi la solidité de la construction. Dans leur partie supérieure, les montants sont munis de tenons qui entrent dans les mortaises pratiquées dans les linteaux. Pour que ces poutres- linteaux puissent suivre le jeu du tassement, les mortaises sont si profondes que les tenons peuvent petit à petit y entrer complètement. Pour un étage, il faut compter avec un abaissement total de 5 à 6 cm. Pour réduire ce mouvement, on construisait autrefois des portes très basses, de 1,50 m seulement, et des fenêtres hautes de 50 cm.

La poutre qui se trouve sous les fenêtres était choisie un peu plus grosse parce qu'elle forme le rebord ; tout comme le linteau, elle est fréquemment décorée et sculptée. Dans les vieilles maisons, les fenêtres n'ont pas de cadre. Mais de plus en plus, vers 1900 déjà, on ressentait le besoin d'agrandir les fenêtres pour avoir plus de lumière dans les chambres ; or un agrandissement de la baie n'était possible qu'au détriment du linteau. Tout en laissant en place les anciens montants dans lesquels les poutres de la paroi devaient s'encastrer, il fallait mettre autour de la baie un cadre qui bouche toutes les fentes causées par la transformation, pour obtenir l'étanchéité d'une fenêtre nouvelle.

Le charpentier n'aime pas entamer les poutres qui assurent la stabilité du bâtiment, et notamment le premier rang des madriers ou les rebords de fenêtres. Pour cette raison, on trouve parfois des seuils très hauts, surtout dans les greniers et les raccards, mais aussi dans les maisons d'habitation. Ces seuils ne sont pas autre chose que la poutre du premier rang qui, à l'emplacement de la porte, est visible dans toute sa hauteur. 

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©powered by /boomerang - Photos : Photo-genic.ch et Pierre-Alain Oggier - 2011
 
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